Un nouveau drame sanglant endeuille la Martinique. Un jeune homme de 20 ans a été abattu par balles hier soir, rue de la Liberté à Petit-Bourg, commune de Rivière-Salée. Touché au thorax, il n’a pas survécu malgré l’intervention du Samu. C’est le 17e homicide depuis le début de l’année, le 4e rien que ce mois-ci. Et surtout, 14 de ces meurtres ont été commis par arme à feu. Une hécatombe qui s’inscrit dans une vague de violence armée désormais quotidienne sur l’île. Une enquête est en cours. Mais pour les Martiniquais, le compteur macabre continue de tourner, et les rues s’assombrissent un peu plus chaque soir.
Le narcotrafic flambe, les armes circulent comme des bonbons, et les autorités locales tirent la sonnette d’alarme : Guadeloupe et Martinique sont en état d’urgence sécuritaire. En Guadeloupe, 27 homicides, 111 tentatives de meurtre et 300 braquages depuis janvier. Des adolescents armés comme des pros, des gangs qui flirtent avec la mafia, et une justice débordée. Les chefs de cour réclament des renforts, au minimum cinq magistrats en plus, et un pôle anti-mafia dédié à Pointe-à-Pitre. En Martinique, le bilan est tout aussi inquiétant : 17 homicides, dont 14 par balle, et un triple meurtre en plein centre de Fort-de-France qui a sidéré l’opinion. Les fusils d’assaut et les pistolets viennent des États-Unis, du Brésil, via des routes maritimes aussi poreuses qu’un tamis. Face à cette violence banalisée, élus et préfets appellent à un sursaut républicain. Mais pour beaucoup, les réponses de l’État sont encore trop molles, trop symboliques, pendant que les territoires sombrent dans l’insécurité. La criminalité aux Antilles n’est plus un sujet de société : c’est une question de survie.